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René Descartes. Outils de Recherche en Français

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The Philosophy of René Descartes

Abréviations

Note su les éditions de la Correspondance de Descartes:

L'édition Adam-Tannery est devenue obsolète après la publication de nouvelles éditions par G. Belgioioso (texte original latin ou français et traduction italienne, lettres dans l'ordre chronologique) et par J.-R. Armogathe (lettres en latin publiées en traduction française, groupées par correspondant), pour un total de 735 lettres; cette édition donne seulement "la correspondance active (les lettres de Descartes), en donnant en note les éléments de correspondance passive (parfois des lettres entières) nécessaires à la bonne compréhension." (O VIII, 1, p. 22)

Je cite les lettres de Descartes après l'édition de Armogathe (O VIII, 1 et 2), mais je donne aussi la référence à l'édition Adam-Tannery (AT I-V, X: Supplément à la Correspondance, pp. 538-632) et le numéro de la lettre dans l'édition Belgioioso (B); pour la correspondance passive, je cite le texte de l'édition Belgioioso, avec la référence à l'édition AT.

  • Abrégé = Adrien Baillet, La vie de mr. Des-Cartes. Réduite en abrégé, Paris: G. de Luynes, 1693.

  • Alquié = Ferdinand Alquié (éd.), Descartes, Œuvres philosophiques, Paris: Garnier: Tome I (1618-1637), 1963; Tome II (1638-1642), 1967; Tome III (1643-1650), 1973; édition revue 2010.

  • AM = Charles Adam, Gérard Milhaud (éds.), Descartes. Correspondence publiée avec une introduction et des notes, Vol. 1-2 Paris: Alcan; vol. 3-8 Paris: Presses universitaires de France, 1935-1963.

  • AT = Charles Adam, Paul Tannery (éds.), René Descartes, Œuvres, Nouvelle présentation par J. Beaude, P. Costabel, A. Gabbey et B. Rochot, Paris: Vrin 1964-1974 (Édition du Jubilé, 1996, 11 volumes); première édition 1897-1913 (Les tomes I-V contiennent la Correspondance).

  • B = Giulia Belgioioso (éd.), René Descartes, Tutte le lettere, con la collaborazione di I. Agostini, F. Marrone, F. A. Meschini, M. Savini e J.-R. Armogathe, Testo francese, latino e olandese a fronte, Milano: Bompiani, 2009.

  • B Op. I = Giulia Belgioioso (éd.), René Descartes, Opere 1637-1649, con la collaborazione di I. Agostini, F. Marrone, M. Savini, Testo francese e latino a fronte, Milano: Bompiani, 2009.

  • B Op. II = Giulia Belgioioso (éd.), René Descartes, Opere postume 1650-2009, con la collaborazione di I. Agostini, F. Marrone, M. Savini, Testo francese e latino a fronte, Milano: Bompiani, 2009.

  • BAB = Giulia Belgioioso, Jean-Robert Armogathe (éds.), René Descartes, Isaac Beeckman, Marin Mersenne. Lettere 1619-1648, Testi latini e francesi a fronte, Milano: Bompiani, 2015.

  • Baillet = Adrien Baillet, La vie de Monsieur Des-Cartes, 2 vols., Paris: D. Horthemels, 1691.

  • Burman = René Descartes, L'entretien avec Burman, Édition, traduction et annotation par Jean-Marie Beyssade. Suivi d'une études sur RSP ou Le monogramme de Descartes Paris: Presses universitaires de France, 1981.

  • Clerselier 1664 = Claude Clerselier (éd.), L'Homme de René Descartes et un Traité de la formation du foetus du mesme autheur. Avec les remarques de Louys de La Forge, ... sur le Traité de l'homme de René Descartes et sur les figures par lui inventées. [Suivi de la version de la préface que M. Schuyl a mise au devant de la version latine qu'il a faite du traité de l'homme.], Paris: C. Angot, 1664.

  • Clerselier 1677 = Claude Clerselier (éd.), L'homme de René Descartes, et La formation du foetus. Avec les remarques de Louis de La Forge. A quoy l'on a ajouté Le Monde ou Traité de la lumière du mesme autheur. Deuxième édition revue et corrigée, Paris: Theodore Girard, 1677.

  • Clerselier Lettres = Claude Clerselier (éd.), Lettres de M. Descartes, trois volumes, Paris: Charles Angot, I (1657), II (1659), III (1667).

  • Cl-Inst = Claude Clerselier (éd.), Lettres de M. Descartes, trois volumes, Paris: Charles Angot, I (1657), II (1659), III (1667), exemplaire de l'Institut de France, ée. J.-R. Armogathe et G. Belgioioso, 3 vol. + 3 fasc., Lecce: Conte Editore.

  • CM = Marin Mersenne, Correspondnce du P. Marin Mersenne, réligieux minime, commencée par Mme Paul Tannery, publiée et annotée par Cornelis De Waard, 17 vol. Paris: CNRS, 1932-1988.

  • CO = Vincent Carraud, Gilles Olivo (éds.), René Descartes, Étude du bon sens, La recherche de la vérité et autres écrits de jeunesse (1616-1631), Paris: Presses Universitaires de France 2013.

    "Le présent ouvrage réunit donc l'ensemble des écrits de Descartes, de 1616 à 1631, excepté, bien sûr, les œuvres qui lui ont été attribuées mais dont nous ne connaissons que le titre, ou au contraire celles qui ont déjà fait l'objet d'éditions et de commentaires séparés, mais dont des pages signets marquent simplement l'emplacement: le Compendium musicae, le De solidorum elementis et les Regulae ad directionem ingenii. Portant sur la genèse de la pensée philosophique de Descartes, il n'inclut pas davantage ses essais scientifiques, que d'autres, plus compétents que nous en la matière, éditeront de leur côté. Il comprend donc les écrits philosophiques du jeune Descartes, précédés, pour des raisons que l'originalité de sa dédicace fera apparaître en son lieu propre, du placard de sa licence en droit, soit:

    — un ensemble de notes que l'on peut attribuer ou rattacher aux diverses parties du Registre de 1619;

    — les Olympica, qui font mémoire de la découverte des «fondements de la science admirable»;

    — le Studium bonae mentis, essai de restitution;

    — la Censura quarumdam Epistolarum Domini Balzacii, texte latin et traduction française de Clerselier;

    La recherche de la vérité par la lumière naturelle, fragment français conservé dans les papiers de Leibniz, traduction néerlandaise de 1684, première traduction française de la traduction néerlandaise, traduction latine de 1701." p. 8.

  • Corr. 1643 = Theo Verbeek, Erik-Jan Bos, Jeroen van de Ven (eds)., The Correspondence of René Descartes 1643, Quaestiones Infinitae Volume XLV, Utrecht: Zeno Institute for Philosophy, 2003. (First volume of a new critical edition of the Correspondence).

  • Corr. Regius = Erik-Jean Bos (ed.), The Correspondence between Descartes and Henricus Regius, Utrecht: The Leiden-Utrecht Research Institute of Philosophy, 2002.

  • Foucher de Careil = Louis-Alexandre Foucher de Careil (éd.), Œuvres inédites de Descartes, précedèes d'une introduction sur la méthode, 2 vols., Paris: Auguste Durand, I, 1859, II, 1860.

  • O I = Jean-Marie Beyssade et Denis Kambouchner (éds.), René Descartes, Œuvres complètes I. Premiers écrits. Règles pour la direction de l'esprit, Paris: Gallimard, 2016.

  • O III = Jean-Marie Beyssade et Denis Kambouchner (éds.), René Descartes, Œuvres complètes III. Discours de la Méthode et Essais, Paris: Gallimard, 2009.

  • O VIII, 1 = Jean-Robert Armogathe (éd.), René Descartes, Œuvres complètes VIII. Correspondance, 1, Paris: Gallimard, 2013.

  • O VIII, 2 = Jean-Robert Armogathe (éd.), René Descartes, Œuvres complètes VIII. Correspondance, 2, Paris: Gallimard, 2013.

  • Opuscula posthuma = Opuscula posthuma, physica et mathematica, Amstelodami: P. & J. Blaeu, 1701

  • Querelle = Theo Verbeek, (ed.), La Querelle d'Utrecht, Paris: Les impressions nouvelles, 1988. (Table des Matière: Jean-Luc Marion: Préface 7; Theo Verbeek: Introduction 18; Narration historique 71; René Descartes: Lettre à Dinet 125; Martin Schoock: L'Admirable Méthode 153; René Descartes: Lettre à Voet 321; René Descartes: Lettre Apologétique aux Magistrats d'Utrecht 401; Theo Verbeek: Notes 439-539).

Biographies anciennes (jusq'au 1950)

  1. Beeckman, Isaac. 1939. Journal tenu par Isaac Beeckman de 1604 à 1634, publié avec une introduction et des notes. The Hague: Martinus Nijhoff.

    Le Journal tenu par Isaac Beeckman de 1604 à 1634, a été publié en quatre volumes par Cornelis de Waard, La Haye: Martinus Nijhoff, 1939-1953: Tome I: 1604-1619; (1939) Tome II: 1619-1627 (1942); Tome III: 1627-1634 [1635] (1945); Tome IV: Supplément (1953).

    Les passages sur Descartes ont été publiés dans l'édition Adam-Tannery des Œuvres de Descartes:

    I. Varia: 15 extraits (AT X, 41-66); II. Physico-Mathematica: 1) Aquae comprimentis in vase ratio reddita à D. Des Cartes (AT 67-74; 2) Lapis in vacuo versus terrae centrum cadens quantum singulis momentis motu crescat, ratio Des Cartes (AT X, 75-78).

    Voir aussi dans AT X. Beeckman et Descartes (1618-1619). Avertissement (1905), par Adam Tannery, pp. 17-39.

    Lettres de Descartes à Beeckman:

    1619: I. 24 janvier, II. 26 mars, III. 20 avril, IV. 23 avril, V. 29 avril;

    1630: VI. septembre, VII. 17 octobre;

    1634: VIII. 22 août.

    Lettre de Beeckman à Descartes:

    1619: 6 mai.

    Édition de la correspondance entre Descartes, Beeckman et Mersenne: Giulia Belgioioso et Jean-Robert Armogathe (éds.), René Descartes, Isaac Beeckman, Marin Mersenne. Lettere 1619-1648, édition intégrale avec traduction italienne en face, Milan: Bompiani, 2015.

  2. Lipstorp, Daniel. 1653. Specimina philosophiae cartesianae, quibus accedit eiusdem authoris Copernicus redivivus, seu de vero mundi systemate liber singularis. Lugduni Batavorum: Elsevier.

    Contient la première biographie de Descartes.

    "Au défaut d’une Vie parfaite, il s’est trouvé des auteurs qui ont au moins tenté d’en donner des abrégés ou des fragments. Celui qui semble y avoir le moins mal réussi est le sieur Daniel Lipstorpius de Lübeck professeur dans l’université de son pays. Cet auteur, n’ayant pas voulu laisser perdre les particularités de la vie de M. Descartes qu’il avait apprises en Hollande tant de M. Schooten l’ancien que de M. de Raey docteur en médecine, nous a donné en deux feuilles d’impression plus que l’on aurait dû attendre d’un étranger qui n’a travaillé que sur des relations subreptices. Quoique ce soit très peu de chose par rapport à la vie de M. Descartes, on doit lui savoir gré de ce qu’il a dit, sans lui reprocher ses omissions ou ses négligences. Quelque grand que soit le nombre de ses fautes, il est louable de n’en avoir pas fait encore davantage. C’est à M. de Raey qu’il était particulièrement redevable de tout ce qu’il a dit de meilleur; mais parce qu’il a oublié de le reconnaître au moins publiquement, je me crois obligé de suppléer à ce défaut, et de rendre à M. de Raey la justice qui lui était due par M. Lipstorpius. Il est bon que l’on sache que ç’a été à l’insu de M. de Raey et sans sa participation que M. Lipstorpius a publié ce qu’il en avait appris touchant la vie de M. Descartes. M. de Raey avait un disciple nommé M. van Berhel jeune homme de beaucoup d’esprit et de grande capacité, à qui il avait donné divers petits mémoires curieux. M. Lipstorpius, ayant reçu de M. van Berhel quelques-uns de ces mémoires qui regardaient M. Descartes, les avait donnés de bonne foi au public, sans examiner s’il avait besoin du consentement de M. de Raey, ou s’il devait les autoriser de son nom.

    Ce fragment de la Vie de M. Descartes fut imprimé à Leyde l’an 1653 parmi les Essais de D. Lipstorpius touchant la philosophie cartésienne."

    Adrien Baillet, La vie de Monsieur Descartes, (1691), Préface, pp. XIII-XV.

    "Au tome I, Lipstorp donne, dans un Appendix, une courte biographie de Descartes, p. 69-94; encore les cinq dernières pages sont-elles remplies par le texte des inscriptions ou épitaphes en l'honneur du philosophe, si bien que quinze pages et demie tout au plus sont consacrées au récit de sa vie." (Charles Adam, Vie et Œuvres de Descartes. Étude historique, Paris: Léopold Cerf, 1910, p. VI).

    "En dehors de la France, Daniel Lipstorpius, professeur à l’Université de Lubeck, a publié en 1653 un fragment sur la vie de Descartes dans ses Specimina philosophiae in-4° Ludg.-Batav., et Jean Tepelius a fait paraître à Nuremberg, en 1664, Historia philosophiae cartesianae, in-12, qui n'est qu’une brochure et dont un seul chapitre, fort incomplet comme tout le reste, est consacré à la vie de Descartes."

    Francisque Bouillier, Histoire de la Philosophie Cartésienne, Paris, 1868, p. 31.

    "Le volume se divise en trois parties, auxquelles il faut ajouter l’essai conclusif en forme de défense de la théorie copernicienne: le Copernicus redivivus. Les trois parties qui composent les Specimina contiennent, respectivement, une justification de la méthode mathématique suivie par Descartes, une exposition des règles du mouvement more geometrico demonstratas, et, enfin, un traité sur l'air."

    Massimiliano Savini, Johannes Clauberg. Methodus cartesiana et ontologie, Paris: Vrin, 2011, p. 281. (voir aussi Les Specimina philosophiae cartesianae de Daniel Lipstorp, pp. 281-292.)

  3. Borel, Pierre. 1656. Vitae Renati Cartesii, Summi philosophi compendium. Paris: Ioannem Billaine et Mathurini Dupuis.

    "Mais sur la fin de la même année [1653] l’on vit paraître à Castres en Languedoc une espèce d’abrégé de la même Vie composé par le sieur Pierre Borel médecin du roi, et dédié à M. Pélisson. Il fut réimprimé à Paris trois ans après; puis à Francfort et à Leipzig en 1670 et en 1676. Et enfin inséré parmi les Mémoires du sieur Henning Witte imprimés à Francfort l’an 1677. Il paraît que l’auteur de ce petit Abrégé n’a écrit que sur ce qu’il pouvait avoir appris de son ami M. de Villebressieu qui avait demeuré pendant quelque temps avec M. Descartes. De sorte que si on en excepte quelques faits généraux, comme sont ordinairement ceux qu'on ne retient qu’en gros pour les choses passées dont on ne tient point de registre, il semble qu’il n’y ait point de sûreté dans tout le reste. L’auteur ne s’est pas fort embarrassé des circonstances particulières qui pouvaient servir à vérifier ses faits. Il ne s’est assujetti à aucun ordre ni pour les temps ni pour les espèces. Il n’a donné à son écrit ni style ni forme; et la manière dont il a confondu toutes choses peut nous faire juger qu’il n’y a rien dans son Abrégé qui soit plus remarquable que l’industrie avec laquelle il a su entasser tant de fautes dans un si petit espace.

    M. Borel s’est fait la justice de ne regarder son écrit que comme une ébauche imparfaite et comme un simple prélude d’une juste histoire qu’il semblait promettre, au cas qu’il se trouvât suffisamment pourvu de facultés, et du secours nécessaires à un ouvrage de cette nature. Et M. Lipstorpius a eu la modestie de s’excuser d’une semblable entreprise sur les difficultés qu’il y trouvait tant de son côté que de celui de M. Descartes.

    Mais vingt ans après il s’est rencontré un autre Allemand plus courageux, qui sans s’épouvanter des obstacles qui rebutaient les autres, a voulu enfin donner au public le grand ouvrage qu’on attendait depuis tant de temps. Il le fit paraître à Nuremberg l’an 1674 sous le titre magnifique de M. Johannis Tepelii Historia Philosophia Cartesiana. C’est un ouvrage de quatre petites feuilles d’impression, divisé en six chapitres, dont il n’y a que le premier qui regarde précisément la vie de M. Descartes. Il serait peut-être plus utile s’il était moins superficiel, ou s’il avait pu se garantir des fautes de ceux qu’il a copiés. Mais on ne peut disconvenir que le sieur Gérard de Vries n’ait eu très grande raison de l’estimer très peu, et de regarder ce petit écrit comme une pièce tout à fait indigne de son grand titre. M. Tepelius a cru peut-être en rehausser l’éclat par une pompeuse dédicace, dont le seul titre occupe six pages pour étaler les noms et qualités de cinq officiers de justice à la tête de son épître. Ce qui nous fait regarder tout le corps de l’ouvrage comme un petit monstre plus capable de nous faire rire que de nous effrayer. "

    Adrien Baillet, La vie de Monsieur Descartes, (1691), Préface, pp. XV-XVII.

    "Avant Baillet, un autre Français, Pierre Borel, médecin de Castres, avait écrit une vie de Descartes: Renati Cartesii summi phîlosophi Compendium, publié à Castres en 1653. Mais cette vie est très-courte, incomplète, sans ordre; elle a été rédigée sur oui dire et n’a de remarquable que l’enthousiasme de l’auteur pour Descartes."

    Francisque Bouillier, Histoire de la Philosophie Cartésienne, Paris, 1868, p. 31

    Cette première édition n'est pas citée dans la liste de ses œuvres que Borel a publié dans son Trésor de recherches et antiquitez gauloises et françoises réduites en ordre alphabétique (1655); en outre à p. 26 et p. 47 Borel cite l'ouvrage de Lipstorp (1653) et d'autres datés de 1654: la première édition est donc très probablement celle de 1656.

    Repris dans Roger Ariew, Daniel Garber (eds.), Descartes in Seventeenth-Century England, Bristol: Thoemmes, 2002, vol. 3: Biographies of Descartes: Pierre Borel, A Summary or Compendium, of the Life of the Most Famous Philosopher Renatus Descartes (1670); Marcus Zurius Boxhorn, Epitome of the Life of Descartes, in: Pierre Borel, A Summary or Compendium, of the Life of the Most Famous Philosopher Renatus Descartes (1670); Adrien Baillet, The Life of Monsieur Des Cartes (1693).

    Le livre contient la première édition de l'inventaire des manuscrits de Descartes retrouvés à Stockholm après sa mort: Elenchus manuscriptorum Cartesii Stocholmi repertorum post Eius obitum anno 1650 (pp. 16-19).

    "Si cette biographie se ressent des lacunes de sa documentation, elle vaut toutefois par sa date même de parution, un an avant les publications de Clerselier, comme par ses annexes, puisque, à côté des épitaphes de la tombe de Descartes à Stockholm, on y trouve la liste des imprimés ou manuscrits de Descartes, ainsi qu'une dizaine de lettres au P. Mersenne et deux à l'Électeur Palatin." (Pierre Chabbert, Pierre Borel (1620 ?-1671). In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, tome 21, n°4, 1968. pp. 303-343).

  4. Baillet, Adrien. 1691. La vie de monsieur Des-Cartes. Paris: D. Horthmels.

    Deux volumes.

    Réimpression anastatique: Hildesheim: Georg Olms, 1972; Genève: Slatkine Reprints, 2010; nouvelle édition en un volume: La vie de monsieur Descartes par Adrien Baillet suivi de Abrégé de la vie de M. Baillet par Bernard de La Monnoye, Paris: Les Cinquante / Éditions des Malassis, 2012. [l'auteur de la vie de de Baillet est son neveu, Augustin Frion: cfr. Jean-Pierre Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres avec un catalogue raisonné des leurs , Paris: Briasson, 1730, vol X, p. 127]

    Sur Baillet voir: Leonard J. Wang, The Life and Works of Adrien Baillet, [1649-1706] thèse inédite, Columbia University, 1955, 298 pages (disponible en format PDF chez UMI Dissertation Express, ref. n. 0012074).

    "Pour moi j’avoue l’intention que j’ai eue de faire tout sérieusement la vie de M. Descartes, et même l’histoire du cartésianisme jusqu’à la mort de son auteur; et je comprends aisément que j’aurais mauvaise raison de vouloir décliner le jugement de ceux qui voudront examiner mon ouvrage sur toutes les règles d’une vraie histoire.

    Afin de leur faciliter les voies, je crois devoir leur montrer du doigt les sources où j’ai puisé, et leur indiquer les personnes qui pourraient garantir ce qui m’est venu par leur canal. Je déclare d’abord que je n’ai donné l’exclusion à aucun livre imprimé tel qu’il pût être; et que je me suis servi aussi utilement des écrits composés par les ennemis et les adversaires de M. Descartes, que des faits par ses amis et ses sectateurs. Mais on me permettra de dire que rien ne s’est trouvé plus à mon usage que les œuvres même de notre philosophe; et que parmi ces œuvres il n’y en a point eu de plus propres à mon dessein que les trois volumes de ses lettres (*) avec son Discours de la méthode. J’ai retiré aussi de grands avantages des manuscrits qu’il avait laissés en mourant entre les mains de l’ambassadeur de France en Suède; et de plusieurs autres papiers qui se sont heureusement conservés chez quelques-uns de ses amis. J’ai tâché de mettre en œuvre les témoignages de tous ceux qui ont eu quelques relations avec M. Descartes, et surtout des personnes de probité, qui ayant vu et connu notre philosophe à Paris, en Hollande, et en Suède, sont encore au monde pour pouvoir prêter leur ministère à la vérité."

    Adrien Baillet, La vie de Monsieur Descartes, (1691), Préface, pp. XX-XXI.

    (*) Claude Clerselier. Lettres de Mr Descartes, 3 vols., Paris, Charles Angot, 1657, 1659, 1667 (réimpression anastatique de la troisième édition (1666-1667) de l'exemplaire de l'Institut de France avec les annotations autographes de Jean-Baptiste Legrand et Adrien Baillet, par les soins de Jean-Robert Armogathe et Giulia Belgioioso, Lecce: Conte Editore, 2005).

    "Baillet a publié eu 1691 une Vie de Descartes, en 2 vol. in-4°, dont il a donné l’année suivante un abrégé en 1 vol. in-12. Baillet est de beaucoup le meilleur et le plus complet de tous les biographes de Descartes.

    Il a eu le concours de tous les amis de Descartes; il a puisé aux sources les plus sûres et dans les pièces originales. Aussi son histoire abonde-t-elle- en détails intéressants, en renseignements précieux sur la vie, sur la personne et sur les de Descartes. Mais malheureusement Baillet, qui est tout à fait dépourvu d’esprit philosophique et de sens critique, mêle à son récit une foule do hors-d’œuvre, de plates réflexions, de minuties, tandis que souvent il omet ce qu’il nous importerait le plus de savoir pour l’histoire de la philosophie de Descartes. Nous ne dirons donc pas avec M. Cousin que l’ouvrage de Baillet est excellent, mais, d’un autre côté, nous ne saurions approuver ce jugement trop sévère qu'en porte Malebranche: « La Vie de M. Descartes par M. Baillet n’est propre qu’à rendre ridicules ce philosophe et sa philosophie. » (Correspondance inédite publiée par l’abbé Blampignon, p. 13.) (**)"

    Francisque Bouillier, Histoire de la Philosophie Cartésienne, Paris, 1868, p. 31.

    (**) Nicolas Malebranche, Œuvres complètes, sous la direction d'André Robinet, Paris: Vrin, 1978, vol. XIX, Correspondance et actes (1690-1715), p. 561.

  5. ———. 1692. La vie de mr. Des-Cartes. Réduite en abrégé. Paris: G. de Luynes.

    Deuxième édition révisée, Paris, 1693.

    Édition moderne: Vie de Monsieur Descartes, Paris, La Table Ronde, 1946, réimpression 1992). Cette édition omit l' épitre à Monseigneur le Chancelier et l' Avertissement, pp. 1-2.

    English translation: Life of Monsieur Descartes, Containing the History of His Philosophy and Works, London: R. Simpson, 1693.

    Traduzione Italiana di Lelia Pezzillo: Vita di Monsieur Descartes, Milano, Adelphi, 1996.

    "Je ne me suis pas contenté de suivre dans cet Abrégé l’ordre que je m’étais prescrit dans l’histoire de la vie de M. Descartes, et d'en observer l’économie dans la même division des livres et des chapitres. Je me suis encore assujetti autant que j’ai pu à ne le composer que des mêmes expressions, afin qu'on y puisse retrouver la vie de M. Descartes toute entière, mais en petit, comme une miniature représente un portrait qui se trouve ailleurs dans un grand tableau."

    Adrien Baillet, Avertissement.

    "M. Baillet était déterminé à laisser en repos ses Auteurs déguisés, aussi bien que la suite de ses Jugements des savants, en attendant que la Providence lui présentât l’occasion indispensable d’en continuer la publication, lorsque M. l’abbé Legrand l’engagea avec quelques autres intéressés à ranger par ordre les mémoires qu’il avait recueillis sur la vie et la philosophie du célèbre philosophe de nos jours M. Descartes. En bien moins d’un an elle fut mise sous la presse, dès le 19 février 1691 le libraire Hortemels chargé de ce livre trouva fort son compte avec les étrangers, et en trois mois de temps il leur envoya plus de la moitié de l’édition. Si la mort ne l’avait enlevé, il se flattait d’en donner une seconde. Cependant comme on était bien aise d’avoir en France une Vie de Descartes qui fut courte et à bon marché, et qu’on menaçait de réduire en abrégé celle qui y paraissait dans une juste étendue, M. Baillet, docile aux remontrances de ses amis, se mit à renfermer en un petit in-12 les deux in-4° de la vie de son philosophe."

    Augustin Frion (neveu de Baillet), Abrégé de la vie de M. Baillet, dans le premier volume de Adrien Baillet, Jugemens des savans sur les principaux des auteurs, revus, corrigés et augmentés par M. [Bernard] de La Monnoye, Paris: C. Moette, 1722, Amsterdam 1726, pp. 19-20.

  6. Millet, Joseph. 1867. Histoire de Descartes avant 1637; suivi de L'analyse du Discours de la méthode et des Essais de philosophie. Paris: Didier.

    "La vie de Descartes, esquissée d’abord d’une manière imparfaite et tout à fait insuffisante par Lipstorpius (1) et Borel (2), a été écrite ensuite par Baillet (3) d’une manière beaucoup moins incomplète, mais d’un style lourd, prétentieux, emphatique, qui seul justifierait notre tentative.

    Cet ouvrage a d’autres défauts: « il renferme beaucoup d’inutilités et de minuties (4), il est rempli d’anachronismes (5), et Huyghens (6) en a relevé quelques-uns. Leibniz (7) a également signalé plusieurs erreurs dans ce travail dont l’auteur « est dépourvu de sens critique et d’esprit philosophique (8).» L’auteur, fort ignorant en toutes choses, est surtout effrayé des épines de l’Algèbre; la Géométrie est pour lui lettre close, et il est incapable de discuter les idées métaphysiques de Descartes, il néglige une chose qui est cependant de la plus haute importance quand on écrit la biographie d’un savant inventeur et d’un philosophe: il oublie de nous donner la filiation des idées et des inventions, de retracer l’histoire psychologique du penseur et du chercheur. Ce travail était donc à faire: la beauté et la grandeur du su jet nous ont tentés, et sans nous laisser décourager par les difficultés et les périls de l’entreprise, nous avons voulu reproduire d’une manière complète et exacte, et replacer sous les yeux de tous, avec sa physionomie vraie, l’une des plus grandes figures du XVIIe siècle et de tous les siècles. Descartes est l’un des pères de la pensée moderne, nul n’a fait plus que lui pour renouveler et transformer nos idées sur le monde et sur Dieu; ce sera donc un spectacle curieux et instructif que d’assister à l’évolution de son génie.

    Pour écrire cette histoire rien ne nous a été plus utile que les mêmes de Descartes, particulièrement les lettres et les de sa jeunesse publiés en 1860 par M. Foucher de Careil (9). Nous mettrons en seconde ligne Baillet lui-même, dont l’ouvrage est une mine où il faut savoir puiser. Nous avons emprunté aussi quelques détails à Lipstorpius et à Borel. Lipstorpius tenait tous ses renseignements de Raey, ami de Descartes, et de Van Berhel, disciple de Raey.

    Pierre Borel avait appris ce qu’il nous a donné de M. de Villebressieux, dont nous parlerons plusieurs fois, qui avait connu Descartes à Paris, et avait été demeurer avec lui pendant plusieurs années en Hollande. Je n’ai pu me procurer l’ouvrage de Tépelius: Historia Philosophiae cartesianae, qui n’était du reste, selon Baillet, qu’un ouvrage superficiel et tout à fait indigne de son titre." (XVII-XIX)

    (1) V. Specimina, Phil. cartes. Leyde, 1653.

    (2) V. Centuries et observ. medico-phys. Castres, 1653; Francfort, 1670.

    (3) Vie de M. Desc., 1691, 2 vol.; abrégé, 1 vol., 1692.

    (4) V. Niceron, Mém., vol. XXXI, p. 314.

    (5) V. Lettre de l’abbé Nicaise, dans les Fragm. de phil. mod. de M. Cousin, p. 91.

    (6) V. Remarques de Huyghens, dans le même vol. de M. Cousin, p. 47 sqq.

    (7) Remarques de Leibniz sur l’Abrégé de la vie de Descartes, par Baillet, manuscrit de la Bibliothèque royale de Hanovre.

    (8) V. Bouillier, Hist. de la phil. cart., t. I, p. 31, note.

    (9) V. éd. des lettres de Clerselier, et celle de 1724; V. l’exemplaire de l’éd. de Clerselier, qui est à la bibliothèque de l’institut; V. les posthumes, éd. 1701, Amsterdam; l’éd. des Œuvres de Descartes, par Cousin; — les Inédites de Descartes, par le comté F. de Careil.

  7. ———. 1870. Descartes: son histoire depuis 1637, sa philosophie, son rôle dans le mouvement général de l'esprit humain. Paris: C. Dumoulin.

    Ce deuxième volume a aujourd'hui seulement un intérêt historique.

    "Nous touchons au terme de la carrière que nous voulions parcourir. Nous avons fait connaître, autant que cela a dépendu de nous, l’âme et la doctrine de Descartes. Mais comme les détails en toute chose font d’ordinaire perdre la vue de l’ensemble, il nous reste à réunir les traits épars de cette physionomie à la fois énergique et tendre, héroïque et méditative, à rassembler dans un cadre restreint les éléments essentiels de cette philosophie et à en apprécier la valeur et le rôle historique.

    Les deux traits dominants de l’âme de Descartes sont la force de la volonté et l’étendue de la raison. Cette force de volonté enfante les résolutions énergiques et persévérantes, et d’abord la résolution mère et inspiratrice de toutes les autres celle de bâtir en philosophie sur des fondements nouveaux, de refondre complètement et comme d’un seul jet la science tout entière. Cette entreprise, l’une des plus vastes qui aient jamais été tentées, il la poursuit sans relâche depuis sa seizième année jusqu’à sa mort; nul accident ne l’arrête ou ne le fait dévier, nul obstacle ne le rebute, nul mauvais vouloir, nulle persécution n’est capable de l’ébranler, ni seulement d’altérer la calme sérénité de son âme. De là vient la sincérité, parfois un peu rude, et la loyauté absolue de son caractère. Qu’aurait-il à cacher, ne voulant que le vrai et le bien, et le voulant avec résolution? L’âme de Descartes est d’une sincérité parfaite avec les autres et, ce qui est plus rare, avec elle-même. (pp. 355-356).

  8. Adam, Charles. 1910. Vie et Œuvres de Descartes. Étude historique. Paris: Léopold Cerf.

    Supplément à l'édition Adam-Tannery des œuvres de Descartes.

    Nouvelle édition, abrégée et révisée, Paris: Boivin & Cie, 1937.

    "Comme cette édition est à l'usage de ceux que l'histoire de la philosophie intéresse, nous en avons fait un instrument de travail aussi utile que possible, n'hésitant pas à y prodiguer les renseignements sans compter: chaque lecteur saura bien y choisir ce qui lui convient, et laisser là le reste. Néanmoins, quantité de documents n'ont pu être utilisés de la sorte, qui méritaient d'être publiés aussi; leur place était donc indiquée dans une Étude sur la vie et les œuvres de Descartes.

    Ce titre a paru préférable à tout autre. C'est, en effet, une étude sur Descartes seulement, que nous avons voulu donner, et non pas sur le Cartésianisme. Aussi n'avions nous que faire de cette longue liste de livres qui se sont succédé depuis plus de deux siècles et demi, et qui ont pour objet le commentaire ou la critique de la philosophie cartésienne, sans ajouter un document à ceux que possédait déjà le XVIIe siècle sur la personne de Descartes: chacun de ces livres nous expose la pensée, sans doute fort intéressante, de son auteur propre, bien plus que celle du philosophe lui-même, et sous une apparence historique, il a toujours en réalité un caractère plus ou moins dogmatique. (Et nous craignons bien de n'apporter aussi, en dépit de nos efforts, qu'un livre de plus qui ne sera pas exempt de cet inévitable défaut, un livre à prétentions objectives, mais qui sera seulement peut-être un peu moins subjectif que les précédents.) Pourtant nous étudierons, non pas l'œuvre de Descartes, son œuvre de philosophe, ou son influence sur les siècles suivants et qui dure encore aujourd'hui, mais plutôt ses , et les conditions et circonstances dans lesquelles chacun a été composé et publié.

    Le présent volume n'est pas un livre de philosophie, à proprement parler, mais un livre d'histoire: ajoutons, si l'on veut, d'histoire de la philosophie, et aussi de la science, ou plus simplement une contribution à l'histoire des idées en France et de l'esprit français au XVIIe siècle.

    La seule Vie de Descartes, un peu complète, que l'on eût jusqu'alors, était celle d'Adrien Baillet; et elle date de 1691 (1). Lui-même raconte, dans sa Préface, que Chanut, bien mieux que personne, eût écrit cette vie, et après Chanut, Clerselier, qui avait aussi connu « intérieurement » le philosophe. Après eux, il nomme un Oratorien, le P. Nicolas Poisson, qui en fut vivement sollicité par la reine Christine et par Clerselier lui-même, et qui se contenta de donner, en 1670, un petit livre de Commentaires ou Remarques sur la Méthode de René Descartes. Enfin, il nomme encore l'abbé Jean-Baptiste Legrand, devenu, après la mort de Clerselier en 1684, le dépositaire des papiers du philosophe, et qui préparait une nouvelle édition de ses œuvres; Legrand s'empressa de mettre à la disposition de Baillet tous les documents qu'il avait recueillis déjà. (2)

    Nous pouvons dire que les deux tomes publiés par Baillet sont passés presque en entier dans les onze volumes de notre édition et dans ce volume XII. C'était, pour une bonne part, un assemblage de documents, dont les originaux sont maintenant perdus, et que nous ne connaissons que par les extraits qu'il en a imprimés: bien des pages ont été découpées, pour être mises chacune à sa place au cours de la correspondance ou des œuvres, comme il a été dit dans l'Introduction du tome I (3)." (pp. II-IV)

    (...)

    "La principale différence entre l'œuvre de Baillet et la nôtre sera dans l'esprit général qui anime chacune d'elles.

    Mais les grandes lignes restent à peu près les mêmes, et de nombreux détails se trouvent confirmés, avec d'autres qui s'y ajoutent, grâce à une documentation nouvelle.

    Celle-ci consiste d'abord dans des pièces d'archives, publiques et privées, notamment sur la famille de Descartes: bon nombre ont été découvertes et publiées, ces cinquante dernières années, par des érudits de Touraine, de Poitou, de Bretagne. Quelques-unes ont été recueillies en Hollande. On les trouvera, chacune à sa place, avec l'indication de leur provenance. Puis nous avions la correspondance complète (ou peu s'en faut) du philosophe, et surtout rétablie dans l'ordre chronologique, ce qui la rend bien plus instructive, et permet de suivre pus à pas la marche de sa pensée. En outre, plusieurs collections de lettres ont été retrouvées et imprimées, que Baillet n'a point connues: lettres de Pollot (publiées en 1869), et de la princesse Elisabeth (en 1879), lettres de Constantin Huygens le père, de Brégy, de Chanut, de Brasset, de Beeckman, la plupart publiées dans cette édition pour la première fois.

    Sans doute la physionomie générale de Descartes n'en est point changée du tout au tout; mais elle est mieux éclairée, et bien des particularités curieuses s'y révèlent ou y apparaissent dans un meilleur jour." (pp. IX-X)

    (1) La Vie de Monsieur Des-Cartes. (A Paris, Chez Daniel Horthemels, rue Saint Jacques, au Mécénas. M.DC.XCI.) « Épître à Monseigneur » Le Chancelier », signée : A. B. (6 pages, non numérotées). Ce Chancelier était Louis Boucherat, exécuteur de la révocation de l'Édit de Nantes. Préface, p. i-xxxvi. Tables, p. xxxvii-lix. Privilège du 1er mars 1691, au sieur Adrien Baillet. Achevé d'imprimer, 6 juillet 1691.

    Première partie, in-4, pp. 417; seconde partie, pp. 602. Abrégé du même ouvrage en 1693, pet. in-12, pp. 318. — Adrien Baillet naquit à La Neuville-en-Hez, près de Beauvais, le 13 juin 1649, et mourut à Paris, le 21 janvier 1706, bibliothécaire de M. de Lamoignon depuis 1680, et prêtre depuis 1676. Publications, entre autres: Traité de la dévotion à la Sainte Vierge, 1693; Traité de la conduite des âmes, 1694; et surtout Les Vies des Saints, 17 vol. in-8, de 1695 à 1701.

    (2) Baillet, l oc. cit., préface : pp. X-XI (Chanut), XI-XII (Clerselier), XII-XIII (Poisson), et XII-XIII (Legrand).

    (3) Ibid., pages XLIX-L.

  9. Cohen, Gustave. 1921. Écrivains français en Hollande dans la première moitié du XVIIe siècle. Paris: Champion.

    Reprint Geneva: Slatkine, 1976.

    Table des matières: Introduction 7; Livre I: Régiments français au service des États 14; Livre II: Professeurs et étudiants français à l'université de Leyde (1575 à 1648) 141; Livre III: La philosophie indépendante. René Descartes en Hollande 357; Pièces justificatives 693; Index 721-756.

    Le livre III contient une biographie complète de Descartes, pp. 357-691.

    "Que Descartes ait séjourné en Hollande, c'est un fait connu de tous nos écoliers, qu'il n'a pas laissé de surprendre un peu, mais l'étonnement des étudiants hollandais, en l'apprenant, n'était pas moindre, surtout en entendant parler des endroits choisis par le grand philosophe pour les plus longs de ses séjours: Franeker, Endegeest, Egmond, lieux si éloignés des centres de la vie néerlandaise qu'ils n'éveillaient en leur esprit que des souvenirs assez vagues et beaucoup d'entre eux ne les connaissaient souvent même que de nom.

    Pourquoi Descartes les avait préférés, ces lieux et d'autres, au cours de sa vie errante, quelle trace il y avait laissée de son passage, voilà ce qu'il importait de rechercher. Partout je me suis efforcé de le suivre; j'ai refait pieusement toute la série des pèlerinages cartésiens: parfois, comme à Egmond ou à Franeker, je n'ai plus même trouvé les pierres de sa maison, mais à Endegeest, je me suis arrêté quelques minutes dans la salle où peut-être il a rêvé. En tout cas, le cadre est resté le même, l'aspect du site n'a point changé, et l'on peut laisser errer ses regards sur les champs où sa pensée flotta.

    Certes, bien des faits que l'on trouvera dans ce Livre III ne sont pas une révélation: c'est à l'active et ingénieuse patience de M. Adam, de ses collaborateurs et de ses prédécesseurs qu'on les doit. A lui et à M. Tannery revient l'honneur de nous avoir dotés d'une édition monumentale de Descartes mais, justement parce qu'elle est un monument dans tous les sens du mot, ses treize gros in-4° demeurent inaccessibles au grand public, voire aux lettrés et aux savants qui n'ont pas une bibliothèque à leur disposition. Pourtant, quelle œuvre magistrale que cette biographie de Descartes par M. Ch. Adam, qu'on lit au tome XII.

    C'est une étude presque définitive, on n'aura pas la vanité de la recommencer ici, mais, en même temps qu'une biographie, elle est surtout une analyse de l'œuvre et cette œuvre, en tant qu'elle ne traite pas proprement de la Hollande ou qu'elle n'est pas déterminée directement par elle, ne nous concerne point.

    C'est d'ailleurs souvent un inconvénient de mêler l'œuvre et la vie. Nous voudrions nous borner uniquement à celle-ci, et dans celle-ci, avant tout, à ses périodes hollandaises, les principales et les décisives il est vrai, ce qui, par conséquent, ne sera peut-être pas sans utilité.

    Et d'abord, s'il est infiniment précieux et fécond de repenser les systèmes des philosophes, il ne l'est pas moins, car l'histoire de la philosophie n'est parfois que l'histoire des philosophes, de revivre leur existence, de tâcher de s'ennoblir par elle, surtout quand ils l'ont exclusivement consacrée à la perfection de leur intelligence et à la recherche de la vérité.

    Ensuite, à étudier les séjours en Hollande de Descartes, non pas séparément, ce qui les fait prendre pour une fantaisie incompréhensible, mais dans le cadre des présentes études, consacrées à l'attraction qu'a exercée sur tous les Français de la fin du XVIe et du commencement du XVIIe siècles la République des Provinces-Unies, ces séjours semblent tout à fait naturels, presque nécessaires, ces voyages et cet établissement apparaissent comme une marche presque attendue vers le pays de la Liberté.

    Le fait que Descartes est et veut rester catholique (nous aurons à y insister encore) souligne la valeur et l'extension de cette liberté: c'est le moment de renouveler cette affirmation que la Hollande n'est pas seulement le Refuge protestant, qu'elle est aussi le refuge catholique, ou, si l'on préfère, le Refuge de la pensée indépendante. Aussi aura-t-elle offert asile à deux des plus grands créateurs de systèmes du XVIIe, un Français: René Descartes, et un juif d'origine espagnole: Baruch d'Espinoza. Ce n'est pas le moindre prestige de cette terre féconde en miracles." (pp. 357-358).

  10. Sirven, Jacques. 1928. Les années d'apprentissage de Descartes (1596-1628). Albi: Imprimerie Coopérative du Sud-Ouest.

    Reprint: New York, Garland, 1987.

    Table des matières: Préface 9; I. Les premières influences 23; II. Les premiers écrits de Descartes 56; III. L'orientation décisive du cartésianisme 114; IV. L'orientation décisive du cartésianisme (suite) 169; V. L'orientation décisive du cartésianisme (suite et fin) 226; VI. Tentatives nouvelles 290; VII. Le Regulae 342; Conclusion 443; Bibliographie 463; Table des noms propres 491-496.

    "Il est presque de règle, dans l'histoire de la philosophie et dans celle des sciences, d'affirmer que Descartes ne doit rien ou à peu près rien à ses devanciers. Ce « postulat » est admis sans contestation, même par des philosophes très avertis.

    (...)

    'y a-t-il pas là, comme l'ont déjà remarqué un certain nombre de penseurs, un de ces « préjugés » qu'on accepte d'autorité sur la foi d'une tradition scolaire? N'y a-t-il pas là encore une manifestation de cette tendance intellectuelle vers le moindre effort qui explique la tyrannie rigide que les systèmes font peser sur les individus? Le cas qui nous occupe vaut la peine d'être examiné avec le plus grand soin, en tenant compte de toutes les ressources que les historiens et les penseurs modernes mettent à notre disposition. Mais il n'est pas possible de le faire avec fruit, sans avoir résolu auparavant un ensemble de problèmes historiques dont quelques-uns ont à peine été abordés. C'est pourquoi il nous semble inutile pour l'instant d'examiner les raisons sur lesquelles on a pu se fonder pour faire du cartésianisme une exception aussi considérable dans l'histoire des idées. Il vaut mieux avouer que ces thèses générales méconnaissent beaucoup trop d'aspects d'une réalité infiniment complexe, qui n'est jamais débrouillée qu'en partie.

    Au fond, le travail le plus utile consiste à rechercher comment se sont transmises les diverses théories philosophiques ou scientifiques, à suivre les fils d'une trame ininterrompue sur bien des points et à noter les endroits où elle a pu se briser. La tâche qui s'impose à nous de ce point de vue plus modeste et en procédant par ordre, comme l'eût recommandé Descartes, sera donc de bien voir les liens qui unissent le système cartésien à la pensée des auteurs qui l'ont influencé. Nous n'envisagerons même pas l'ensemble de ce système, mais seulement la première forme qu'il a revêtue, jusqu'au moment où notre philosophe s'est retiré en Hollande pour en établir les principes définitifs. Notre sujet ainsi délimité, il nous reste à fixer la marche à suivre pour dégager la véritable originalité de Descartes, durant ces années de méditations fécondes où son esprit conçut le dessein d'une science universelle et fit à proprement parler l'apprentissage de ses forces. (pp. 9-10)

    (...)

    "Dans le cas qui nous occupe, il nous faudra surtout examiner les rapports de Descartes avec les scolastiques, et, lorsque nous parlerons de l'École ou de la scolastique, nous n'entendrons pas l'ensemble des philosophes qui ont vécu au Moyen-Âge, mais seulement les auteurs que Descartes a connus. C'est pourquoi nous citerons les manuels qui étaient utilisés dans les classes des PP. Jésuites à son époque, plutôt que saint Thomas ou les philosophes antérieurs (3). Il semble bien en effet que Descartes n'ait consulté saint Thomas qu'après 1628, au moment où il voulait achever sa métaphysique, et pour recourir à la source des conceptions qu'on lui avait enseignées durant ses études.

    Nous laisserons de côté par suite la question de savoir si ces manuels reproduisent exactement le thomisme: c'est un problème tout à fait en dehors de notre point de vue. Il faut d'ailleurs reconnaître que ces manuels sont plus fidèles qu'on ne le reconnaît d'ordinaire à l'esprit de saint Thomas et que les anathèmes lancés parfois contre « la scolastique décadente des XVe et XVIe siècles » seraient à réviser sur bien des points. Quoi qu'il en soit, il nous reste maintenant à examiner quels textes nous serviront comme sources de notre exposé historique et pourquoi nous avons limité cet exposé à l'année 1628. (pp. 15-16)

    (3) A moins que nous n'ayons évidemment à légitimer un emprunt direct à quelqu'un de ces philosophes.

Biographies récentes

  1. Gouhier, Henri. 1958. Les premières pensées de Descartes. Contribution à l'histoire de l'Anti-Renaissance. Paris: Vrin.

    Table des matières: Avant-propos 7; I. Un petit registre en parchemin 11; II. Du Parnasse à l'Olympe 19; III. 10 et 11 novembre 1619; IV. L'hiver 1619-1620 59; V. Une pensée de jeunesse abandonnée par l'âge mur 86; VI. Polybe le Cosmopolite 104; VII. Descartes et les Rose-Croix 117; Conclusion 142; Appendice: Le roman Rosi-Crucien 150, Notes 158; Additions et correction de la deuxième édition (1979) 163; Index 167; Index des additions 170.

    "En révisant La Pensée religieuse de Descartes en vue d’une seconde édition, nous avons été frappé par l’obscurité qui enveloppe « les années d’apprentissage de Descartes », même après l’intéressant ouvrage de l’abbé J. Sirven. De là l’idée d’écrire une Jeunesse de Descartes. Mais, pour mériter ce titre, l’ouvrage devrait comprendre deux gros chapitres pour lesquels le temps et la compétence nous feraient défaut; il faudrait, en effet, reprendre l’étude des enseignements philosophiques et littéraires au Collège de La Flèche, puis celle des milieux scientifiques parisiens pendant le premier tiers du XVIIe siècle. Le présent ouvrage apportera simplement des matériaux à cette Jeunesse de Descartes dont nos lacunes mêmes feront sentir la nécessité.

    Une exégèse des premiers textes, une critique de quelques sources biographiques, des indications pour situer certains personnages de l’histoire, peut-être trouvera-t-on le livre bien gros pour des questions aussi particulières et pour des réponses aussi hypothétiques. C’est pourtant ainsi que se fait l’histoire des présocratiques ou des anciens stoïciens. Les méthodes qui ont été éprouvées en histoire de la philosophie ancienne doivent être bonnes en histoire de la philosophie moderne, lorsque les textes modernes posent les mêmes questions que les textes anciens: restitution d’ perdus, établissement de chronologie, critique des traditions et de témoignages qui ne sont pas ceux de témoins.

    Une telle étude sera, en un sens, un commentaire des trois premières parties du Discours de la Méthode. Il n’est certes pas question de présenter le jeune Descartes tel que le voit, ou le veut faire voir le philosophe de 1637. Bien au contraire, il s’agit de montrer d’où vient l’auteur du Discours et des Méditations: pour connaître l’homme qui cherche « le chemin de sa vie », on commencera donc par oublier ce qu’il a trouvé au bout du chemin. D’ailleurs, les trois premières parties du Discours ne ressemblent ni à des mémoires ni à des confessions: Descartes raconte « l’histoire de son esprit »; il écarte volontairement les anecdotes et les scènes de la vie privée; d’autre part, de « l’histoire de son esprit », il extrait ce qui lui paraît essentiel à la lumière de l’œuvre déjà accomplie, il efface donc les ratures, coupe les longueurs, oublie les hésitations. Ceci admis, il reste pourtant qu’il travaille une matière faite de souvenirs: une méthode comparative est alors requise pour faire apparaître ce qui vient de la mémoire dans la vision rétrospective et détacher ce que la biographie peut retenir de l’arrangement autobiographique (1).

    Il ne suffît d’ailleurs pas de retrouver les faits et les pensées dans leur vérité originelle, pré-cartésienne, avant que la mémoire du philosophe ne les ait organisés: il y a aussi une autre mémoire à considérer, la tradition qui les conduit jusqu’à nous. L’historien commence aujourd’hui sa recherche non pas dans le monde où respirait René Descartes mais dans celui où la bibliographie le conduit et le guide; là le philosophe ne chemine plus au milieu de ses contemporains; il dialogue avec les philosophes qui l’ont interprété, avec les historiens qui l’ont expliqué. Ainsi, les faits ont maintenant pour contexte autant la vie posthume de Descartes que sa vie réelle; les pensées ne sont plus liées à des paroles prononcées pour certains hommes d’une certaine époque, mais leur universalité a en quelque sorte dé-temporalisé leur expression; nous les recevons à travers un langage historiquement usé, que les premiers lecteurs comprenaient à la lumière de leurs souvenirs scolaires et de l’actualité littéraire, religieuse ou sociale, mais que, trois siècles plus tard, les lecteurs comprennent dans la mesure où justement il paraît capable de communiquer des idées sans date. L’histoire de l’histoire sera ici partie importante de la critique historique.

    En tête d’un ouvrage qui doit tant à ceux de ses prédécesseurs, est-il besoin de prévenir un contre-sens? Essayer de retrouver en histoire des données aussi immédiates que possible est une chose; faire table rase de tout le travail des interprètes et des chercheurs en est une autre. La première est une exigence méthodologique; la seconde ne serait qu’une absurdité. L’histoire doit simplement tenir compte d’un fait indiscutable: le philosophe ne survit pas dans le monde où il a vécu." (pp. 5-6)

    (1) Sur le problème de la valeur historique du Discours, voir : Paul Janet, Descartes, son caractère et son génie, dans Revue des Deux-Mondes, 15 janvier 1868; Alfred Espinas, Descartes et la Morale, Bossard, 1925, t. I, ch. II et III, notamment p. 21-22, 55-57; G. Cantecor, La vocation de Descartes, dans Revue philosophique, novembre 1923; L’oisive adolescence de Descartes, deux articles de la Revue d’Histoire de la Philosophie, 1930; Et. Gilson, Commentaire, p. 98-100, 101-102; Henri Gouhier, Essais sur Descartes, 1937. Appendice I.

  2. Tillmann, Alexandre. 1976. L'itinéraire du jeune Descartes. Lille: Atelier reproduction des thèses Université Lille III.

    Contenu: Introduction I-V; En Hollande 890; Les "Regulae ad directionem ingenii" 913; "Le Monde" 1166; "L'Homme" 1292; Appendice. Descartes et l' "affaire" Galilée. Excerpta 1397; Table des hors-texte 1417; Notices 1418; Index de noms; Addenda et Corrigenda.

    Thèse présentée devant l'Université de Paris IV le 19 avril 1975.

    Il s'agit du quatrième volume (pp. 885b - 1418e, le seul publié) d'une œuvre en six volumes.

    "Ce volume, que nous nous permettons de présenter comme thèse principale de Doctorat ès Lettres en Sorbonne (Etat), entreprise sous la direction de Monsieur le Professeur Henri Gouhier, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, fait pairie d'un travail en six volumes - déjà rédiges et dactylographiés - consacrés à René Descartes.

    Il est le quatrième volume de ce travail, si on y englobe les "prolégomènes à une étude sur Descartes" qui forme la thèse complémentaire de Doctorat ès Lettres, entreprise sous la direction de Monsieur le Professeur Olivier Lacombe, thèse qui a été enregistrée et a reçu le permis d'imprimer de la Sorbonne dès 1968 et le troisième volume si on se reporte seulement au travail intitulés "L’Itinéraire du jeune Descartes", ce dernier contenant cinq volumes." (pp. I-II).

  3. Rodis-Lewis, Genèvieve. 1995. Descartes. Biographie. Paris: Calmann-Levy.

    Traduction anglaise: Descartes. His Life and Thought, translated by Jane Marie Todd, Ithaca: Cornell University Press, 1998.

    Traduction italienne: Cartesio. Una biografia, traduzione di Gennaro Auletta e Mathilde Anquetil, Roma: Editori Riuniti, 1997.

    "Une biographie du philosophe doit éclairer certains points, proprement historiques et souvent mal connus, mais aussi s’efforcer d’approcher cette personnalité exceptionnelle. Vigoureux et rigoureux, sûr de lui jusqu’à mépriser trop souvent ceux qui refusent ses interprétations, Descartes s’est aussi montré patient, capable de surmonter les différends dès qu’une bonne volonté se manifeste, accueillant aux gens de condition modeste, désirant s’instruire, chaleureux en quelques profondes amitiés, tout en fuyant comme importuns les curieux et les conversations purement mondaines. La « franchise » qu’il fait « profession d’observer en toutes ses actions », « sans aucune dissimulation ni artifice », vient après cet aveu: sa « principale finesse » est de n'en point avoir (a).

    Son abondante correspondance, au ton parfois très libre, est la meilleure source pour mieux dévoiler ce caractère complexe, avec ses enthousiasmes et ses violences, sa patience aussi et ses réserves quand il éprouve quelque défiance. Nous en avons multiplié les citations. Leurs références, appelées par des lettres (a, b...') figurent au bas des pages, afin de permettre aux curieux d’en voir éventuellement le contexte, sans que ce soit nécessaire. Et nous avons reporté à la fin du volume des notes (appelées par des chiffres) qui permettront d'approfondir, voire de discuter, certains points: elles sont plutôt destinées aux spécialistes, mais aussi à ceux qu'embarrasserait un détail. Il serait préférable de les réserver pour une seconde lecture, et de suivre d’abord le conseil de Descartes, quand il a préfacé la traduction française des Principes de la philosophie, son ouvrage le plus technique, exposant l’essentiel de sa métaphysique et les principales questions de la physique: le parcourir « d’abord tout entier ainsi qu’un roman, sans forcer beaucoup son attention, ni s’arrêter aux difficultés qu'on y peut rencontrer »; puis, si on a « la curiosité » d’en savoir plus, on peut le reprendre en soulignant les difficultés, dont de nouvelles lectures apporteront sans doute la solution". (pp. 8-9)

    (a) À Élisabeth, janvier 1646; AT IV, 357.

L'enseignement au temps de Descartes

  1. Rochemonteix, Camille de. 1889. Un collège de jésuites aux XVIIe & XVIIIe siècles: le Collège Henri IV de La Flèche. Le Mans: Leguicheux.

    Tome I: Préface I-IV; Première partie: Histoire; Pièces justificatives 201-309;

    Tome II: Chapitre I: Pensionnat et externat: Ratio studiorum 1; Chapitre II: Éducation religieuse 103; Pièces justificatives 175-332;

    Tome III: Chapitre I: Enseignement littéraire à La Flèche, principalement du Latin et du Grec 1; Chapitre II: La langue française à la Flèche 131; Pièces justificatives 215-353;

    Tome IV: Chapitre I: Théologie, philosophie, sciences, histoire et géographie à la Flèche 1; Chapitre II: Séances théologiques, philosophiques, littéraires, dramatiques; examens, distributions des prix 149: Chapitre III: Action religieuse en dehors du collège 213; Chapitre IV: Expulsion des Jésuites du collège de La Flèche en 1762 285; Pièces justificatives 321-441.

    Index détaillé du tome IV, Chapitre I: Théologie, philosophie, sciences, histoire et géographie à La Flèche: Aristote et saint Thomas. Circulaires de St. François de Borgia et d'Aquaviva.- Enseignement de la théologie à La Flèche; principaux professeurs. Le P. Philippe Thibault. Cours de philosophie: sa durée, inscription des élèves. - Exercices divers: leçons, répétitions, sabbatines, menstruales, disputes philosophiques. Programme des trois années de philosophie. - Les Pères Gandillon, Challemoux, Le Breton, Gaultruche, Pajot. René Descartes à La Flèche: ses œuvres philosophiques, ses partisans et ses adversaires. - Les Jésuites et Descartes; les Pères Véron, Noël, Charlet, Binet, Bourdin, Vatier, Denis Mesland, etc. - de Descartes et de Malebranche mis à l'Index. Le Malebranchisme dans la Compagnie de Jésus. Les Pères André et du Tertre à La Flèche. Les trente propositions du P. Michel-Ange Tamburini. Étude et progrès des Sciences mathématiques, de l'Histoire et de la Géographie.

    "Nous nous proposons de faire connaître un collège de Jésuites aux XVIIe et au XVIIIe siècles, d'en reproduire la physionomie. Nous dirons comment il se fondait, quelle éducation on y recevait, quels usages et quel règlement on y suivait, ce qu'on y enseignait. Aucun livre de ce genre n'a été composé; les preuves et les documents peu connus ou nouveaux, que nous apportons à l'appui de ce travail, seront lus avec plaisir, croyons-nous, de ceux qui s'intéressent aux questions d'instruction publique. Raconter les faits, éviter, autant que possible, de les discuter et de les apprécier, telle sera notre ligne de conduite; la simple exposition de la vérité historique a plus de force et d'empire sur les esprits pour les éclairer et les convaincre, que l'écrit polémique où la passion s'insinue, presque toujours par quelque endroit." (tome I, p. II.)

    "Nous avons vu les conditions d'admission des pensionnaires au collège royal de La Flèche; suivons-les maintenant pas à pas dans leur vie de chaque jour. Le règlement différait sensiblement de celui de nos internats actuels; la journée de l’écolier n’était pas celle d’aujourd’hui.

    En arrivant au collège, le pensionnaire, s’il était fils de famille, déposait son épée dans la chambre des armes. A chaque épée on attachait une fiche de bois, portant le nom du propriétaire; le P. Ministre avait dans sa chambre un jeton semblable, et ce jeton servait d' exeat les jours de sortie.

    Le gentilhomme, en quittant l’épée, faisait oublier sa naissance. Plus de distinction entre le noble, le bourgeois et le roturier, car il y avait là aussi quelques roturiers, dont la pension était payée par des prélats ou de grands seigneurs, et qui se destinaient à l’état ecclésiastique. Pas d’autre supériorité entre ces jeunes gens de toutes les classes sociales que celle du mérite et du succès. Descartes, qui vécut plus de huit ans dans ce milieu, garda toujours le souvenir du remarquable esprit d’égalité qu’il y vit régner, et du fond de la Hollande, trente ans après, il écrivait à un de ses amis : « Il y a à La Flèche quantité de jeunes gens de tous les quartiers de la France. L'égalité que les Jésuites mettent entre eux, en ne traitant guère d'autre façon les plus relevés que les moindres, est une invention extrêmement bonne pour leur ôter la tendresse et les autres défauts qu'ils peuvent avoir acquis par la coutume d'être chéris dans les maisons de leurs parents (*). » (tome II, pp. 27-28)

    (*) Vie de Descartes, par Adrien Baillet. Paris, 1691, p. 33. [lettre à un ami inconnu du 12 septembre 1638, AT II, 377-379; B 190].

  2. Actes du Colloque Universitaire de la Flèche "La Formation de Descartes". 1997. La Flèche: Prytanée National Militaire.

    Table des matières: Avant-propos 3; Programme du colloque 4;

    Première partie: Allocutions d’ouverture 7;

    Deuxième partie: Actes du Colloque 21,

    Geneviève Rodis-Lewis: Un élève du Collège jésuite de La Flèche: René Descartes 25; Yves-Marie Bercé: Vocation militaire, vie dans les armées au temps de Descartes 37; Jean-Louis Vieillard-Baron: Le problème de l’ego chez Bérulle, Descartes et Poussin 55; Antonella Romano: L’enseignement des mathématiques à La Flèche dans les années de la formation de Descartes 75; Laurence Renault: Descartes et la scolastique ou la critique cartésienne du thaumazein 105; Frédéric de Buzon: La formation musicale de Descartes et sa première œuvre, le Compendium musicae 149; Pierre Lefebvre: Dans quelle mesure Descartes influença-t-il la médecine de son temps? 163; Denise Leduc-Fayette: Descartes et l’idée de Dieu 179; Luce Giard: Le système éducatif des jésuites à l’époque de Descartes 199;

    Allocution de clôture du Colloque Descartes à La Flèche 227;

    Troisième partie:

    Daniel Potron: La Flèche, aperçu historique 239; Jean Petit: La Flèche, Descartes et le Prytanée 243; Épitaphe latine de Descartes 245; Traduction française de l'épitaphe latine 246.

Index et Concordances

  1. Gilson, Étienne. 1979. Index scholastico-cartésien. Paris: Vrin.

    Seconde édition revue et augmentée, avec un Supplément (pp. 337-357) et une Postface (1966, pp. 358-370), seule autorisée par l'auteur (Première édition 1913).

    "Il convient de remarquer d’abord que cet ouvrage ne porte pas comme titre: L’influence de la scolastique sur Descartes; ni même: Descartes et la scolastique. C’est qu’en effet nous ne nous proposons ni de mesurer cette influence ni de chercher les rapports de la philosophie cartésienne avec celle de l’École. Un travail de ce genre ne pourrait être entrepris que partiellement et, pour dire toute notre pensée sur ce point, il ne conduirait à aucun résultat définitif ni surtout complet. Pour expliquer historiquement la pensée de Descartes il est nécessaire de la considérer à la fois en elle-même, dans ses rapports avec la scolastique, et aussi dans ses rapports avec certaines sources théologiques qui ne sont pas toujours d’origine scolastique. C’est pourquoi un travail qui supposerait comme base unique les rapports de la philosophie cartésienne avec celle de l’École serait nécessairement unilatéral et plus propre à voiler la vérité historique qu’à la découvrir.

    (...)

    Notre but pourrait donc se définir de la façon suivante: donner un relevé aussi complet que possible des expressions et conceptions qui-sont passées de la philosophie scolastique dans le texte de Descartes.

    (...)

    Nous ajouterons qu’il voudrait être un instrument de travail utile. A cet égard nous avons eu une double préoccupation: lui assurer une valeur historique, et le rendre pratique.

    En ce qui concerne le premier point la voie était toute tracée. On sait que pour la théologie la base de l’enseignement de la Flèche était saint Thomas, et que, d’ailleurs, Descartes n’a jamais cessé de le consulter. C’est donc dans l’enseignement de saint Thomas que nous avons cherché les textes théologiques qu’il convenait de rapprocher de ceux de Descartes [Voir sur ce point G. de Rochemonteix, Le collège Henri IV de la Flèche, tome IV, passim]. En ce qui concerne la philosophie proprement dite nous avions à consulter, outre saint Thomas qui là encore était le maître à peu près incontesté, Suárez. Nous avons rappelé ailleurs que Descartes en a connu quelque chose, et à coup sûr il en a été influencé indirectement. Les Metaphysicæ disputationes étaient pour la métaphysique le « livre du maître » des professeurs de Descartes; c’est pourquoi nous avons cru nécessaire d’y recourir [Pour les éditions des écrits par des PP. Jésuites nous renvoyons à Sommervogel (*), dont il nous a semblé inutile de transcrire ici les longues colonnes]. Une source plus importante est cependant sans conteste l’ensemble des commentaires ou manuels alors utilisés dans l’enseignement. Descartes en cite un certain nombre qu’il dit avoir connus à la Flèche [AT III, 185, 11-18] : ce sont les Commentarii collegii conimbricensis, et les commentaires de Toletus et Ruvio [Voir Sommervogel, aux articles cités]. A ces composés par des Pères de la Compagnie il convient de joindre le petit manuel du Feuillant E. de saint Paul que Descartes a connu et qui résume fidèlement, et surtout avec une concision rare pour l’époque, l’enseignement de l'École." (pp. II-V).

    (*) Carlos Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, (9 volumes), Bruxelles - Paris, 1890-1900.

  2. Janowski, Zbigniew. 2000. Index Augustino-Cartésien. Textes et Commentaire. Paris: Vrin.

    "Notre travail ne consiste pas à restituer les conditions de la réception de la philosophie de Descartes parmi ses contemporains, ni à déterminer la ressemblance conceptuelle entre la métaphysique cartésienne et la théologie augustinienne. Il s’agit plutôt de voir quelle influence réelle et directe la lecture des œuvres de saint Augustin a exercé sur Descartes et sur la formation de sa métaphysique. Aussi notre travail est-il tributaire des études d’Etienne Gilson (22) et d’Alfred Espinas (23) qui ont initié l’enquête sur le rapport entre Descartes et saint Augustin. La thèse de Gilson, qui consistait avant tout à démontrer l’existence d’un lien entre certains thèmes cartésiens et l'augustinisme du Cardinal Pierre de Bérulle, a été soumise aux critiques d’Henri Gouhier (24) et, plus récemment, à celles de Jean-Luc Marion (25)." (p. 16)

    (...)

    "C’est précisément cette question d’un emprunt possible que nous allons poser à notre tour afin d’établir jusqu’à quel point l’existence d’une telle relation est avérée. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’index que nous avons établi des passages des œuvres de saint Augustin qui trouvent un écho dans la métaphysique de Descartes. Une des principales difficultés de ce travail réside dans la détermination certaine des arguments, concepts ou fragments que Descartes a empruntés aux œuvres de saint Augustin; à ce propos, il est important de souligner que, fréquemment, ce qui, chez ce dernier, occupe quelques dizaines de pages, ne représente chez Descartes qu’un seul paragraphe ou une seule phrase. Et inversement, ce qui, chez saint Augustin, est une phrase ou une remarque faite en passant, prend chez Descartes la forme d’un argument élaboré. Par ailleurs, on ne peut pas négliger le fait que la pensée de Descartes est postérieure de douze siècles à celle de saint Augustin, et qu’entre temps, le méticuleux travail philosophique des penseurs scolastiques a transformé le latin parlé en un langage technique et précis. De plus, saint Augustin n’était pas philosophe, au sens scolastique du terme: son langage est souvent vague et manque de cette précision si caractéristique des penseurs scolastiques et de Descartes lui-même. Il est ainsi difficile de déterminer jusqu’à quel point certaines idées de Descartes ne sont pas la transcription, en un latin cartésien technique, de termes augustiniens. Pour notre part, nous nous en sommes tenus, dans l’index, aux fragments dont nous pouvons affirmer avec certitude que Descartes les connaissait." (p. 17)

    (...)

    "Nous avons divisé l’index en deux parties: la première correspond aux emprunts incontestables; la seconde, à ceux qui ne le sont pas. La première partie ne comprend quasiment que des citations littérales. En ce qui concerne les emprunts possibles, nous les avons insérés dans la section « Des additions ». Puisque le plus grand nombre des emprunts de saint Augustin se retrouve presque exclusivement dans les Méditations, ou plus exactement dans la Première, Deuxième, Quatrième, et Sixième Méditation, nous avons créé un index qui correspond à l’ordre numérique des Méditations, en intégrant la doctrine des vérités éternelles, et à la pagination de ces mêmes Méditations. Une telle classification, par opposition à la structure thématique, permet de mesurer, avec le plus de précision possible, l’influence de saint Augustin sur Descartes alors qu’il rédigeait son œuvre principale. Nous avons fait cependant quelques exceptions à cette classification: nous avons, par exemple, inclus quelques fragments des Principes (1644) ou des lettres de Descartes, mais uniquement en tant que ces fragments renvoyaient à des arguments déjà présents dans les Méditations." (pp. 18-19)

    (22) Etienne Gilson, La liberté chez Descartes et la théologie, (Paris, Felix Alcan, 1913). Voir la critique de la méthodologie de Gilson de Jean-Luc Marion, Sur la théologie blanche de Descartes (Paris, PUF, 1981 ), p. 140-160. La rôle de la thèse de Gilson dans la développement d’études cartésiennes est discutée dans son article « L’instauration de la rupture: Gilson à la lecture de Descartes », in Etienne Gilson et Nous: La philosophie et son histoire (Paris, Vrin, 1979), p. 13-34.

    (23) A. Espinas, Descartes et la morale (Paris, Éditions Bossard, 1925), t. I, chap. IV, p. 184-211; « Pour l’histoire du Cartésianisme », in Revue de Métaphysique et de Morale (1906); « L’idée initiale de la philosophie de Descartes », in Revue de Métaphysique et de Morale (1917).

    (24) Henri Gouhier, La pensée religieuse de Descartes, (Paris, Vrin, 1924).

    (25) Jean-Luc Marion, Sur la théologie blanche de Descartes, (Paris, PUF, 1981).

  3. Armogathe, Jean-Robert, and Marion, Jean-Luc, eds. 1976. Index des Regulae ad directionem ingenii de René Descartes. Roma: Edizioni dell'Ateneo.

    Lessico Intellettuale Europeo, vol. 10.

    "L'Index des Regulae ad directionem ingenii est le premier instrument de travail publié par l’Equipe Descartes (C.N.R.S.), qui poursuit depuis plusieurs années des recherches sur l'œuvre de Descartes.

    (...)

    La méthode suivie est celle que le Laboratoire d’Analyse Statistique des Langues Anciennes (L.A.S.L.A., Liège, Belgique) a employée, depuis plusieurs années, pour produire de nombreux index d’auteurs classiques, en particulier de textes de Sénèque. Rappelons brièvement qu’à partir d’un enregistrement du texte en lecture continue (mots et ponctuation), l’ordinateur propose pour chaque item un lemme (3) et une analyse grammaticale codée." (p. XI)

    (3) Par lemme, nous entendons le mot tel qu’il figure au dictionnaire.

    "L’édition critique d’Adam et Tannery, parue en 1908 dans le tome X des Œuvres de Descartes, reposait sur deux sources du traité: un manuscrit conservé à la Königliche öffentliche Bibliothek (actuellement Niedersächsische Landesbibliothek) de Hanovre (H), qui avait appartenu à Leibniz, et l' editio princeps du traité dans les Opuscula posthuma physica et mathematica de Descartes, parus à Amsterdam en 1701 chez P. et J. Blaev. La version hollandaise établie par J. H. Glazemaker publiée en 1684, c’est-à-dire plus de quinze ans avant le texte original latin, dans le tome III des R. Descartes Brieven chez J. Rieuwertsz d’Amsterdam, bien que connue des éditeurs des Œuvres de Descartes, n’avait jamais été prise en considération.

    Nous avons tenté dans le passé de reconstruire les phases du travail préparatoire de Charles Adam pour l’édition de 1908 (5), édition qui est à la base de l’ Index verborum que nous présentons; cette recherche nous a permis d’une part d’en relever les défauts et les limites, presque inévitables dans une entreprise aussi vaste et complexe que celle d’une édition moderne intégrale des écrits de Descartes, et d’autre part de tirer des indications utiles pour une nouvelle édition critique.

    L’édition que nous avons établie (6), parue en 1966 en même temps que la réédition du tome X des Œuvres de Descartes (7) repose essentiellement sur une nouvelle collation directe des deux sources H et A, avec la rectification de quelques attributions erronées et la récupération de variantes qui avaient échappé à Adam, sur la distinction entre les leçons originales du manuscrit (H) et les interventions dues à la main de Leibniz, qui corrigeait les formes erronées ou qu’il jugeait telles ou encore essayait de remédier aux omissions et aux lacunes, sans recourir directement à une autre source (L) (Adam note rarement la distinction et n’identifie jamais les interventions comme étant de Leibniz), et sur l’exploitation, jamais faite jusqu’alors, de la version hollandaise de Glazemaker (N), qui d’ailleurs grâce à un examen comparatif avec H et A permet de remonter à l’existence d’un manuscrit différent de H et de celui sur lequel reposait l’ editio princeps. (G. Crapulli)" (pp. XV-XVI)

    (5) G. Crapulli, Note all'edizione critica di Adam-Tannery delle ‘Regulae ad directionem ingenij’ di Descartes, “Rivista critica di storia della filosofia”, XIX (1964), I, pp. 54-61.

    (6) R. Descartes, Regulae ad directionem ingenii, texte critique établi par Giovanni Crapulli avec la version hollandaise du XVIIème siècle (“Archives Internationales d’Histoire des Idées”, 12), La Haye 1966.

    (7) Le texte et l’apparat critique restent les mêmes que ceux de l’édition de 1908. Dans un Appendice dû à M. Bernard Rochot et au R. P. Pierre Costabel sont rectifiées quelques notes de l’apparat critique et sont présentées quelques modifications au texte d’Adam sur la base de remarques d’Hamelin, Gouhier, Le Roy, Alquié.

  4. Cahné, Pierre-Alain, ed. 1977. Index du Discours de la Méthode de René Descartes. Roma: Edizioni dell'Ateneo.

    Lessico Intellettuale Europeo, vol. 12.

    "L’Equipe Descartes (1) poursuit, avec la publication de l’index lemmatisé du Discours de la Méthode, le travail d’indexation des œuvres de Descartes commencé avec la publication, dans la même collection, de l’index des Regulae ad directionem ingenii. En raison des difficultés que l’on rencontre lors de l’établissement d’un tel index sur texte français, une brève présentation s’impose.

    1 - Le Discours de la Méthode a d’abord fait l’objet d’une indexation automatique des formes, sur les programmes du Centre de lexicologie politique de l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud, Equipe de Recherches Associée au C.N.R.S. n° 56 (Pierre Lafon, ingénieur). Le texte retenu était celui publié par Adam et Tannery au tome 6 des Œuvres de Descartes (1ère édition 1902; édition revue par B. Rochot: 1973). Le traitement informatique a été fait à la Maison des Sciences de l’Homme (Paris), sur un terminal relié à l’ordinateur IBM 370-168 du centre de calculs d’Orsay.

    2 - A partir de cette liste alphabétique des formes, accompagnées du total de leurs occurrences et de leurs références, une lemmatisation manuelle a été pratiquée selon les principes suivants:

    a. en raison des variations orthographiques constatées dans les textes du XVIIème siècle, il a été décidé de suivre, pour les lemmes, l’orthographe des entrées du Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert. Les formes sont pour leur part reproduites dans l’orthographe de l’édition de référence (2).

    b. les substantifs sont lemmatisés sous le masculin singulier; les verbes sous l’infinitif; les adjectifs sous le masculin singulier; les comparatifs et superlatifs synthétiques doivent être recherchés sous l’adjectif au -positif; les pronoms personnels déclinés se trouvent sous le cas sujet.

    c. nous avons lemmatisé certaines locutions conjonctives dont les éléments sont disjoints. Ainsi on trouvera Si... que, encore ... que ...

    d. nous avons établi un glossaire de mots à prédicativité faible ou nulle, pour lesquels nous ne donnons que le nombre total d’occurrences. Ce glossaire a été établi en fonction de la spécificité du texte étudié: nous avons estimé qu’ÊTRE, pour trois de nos usages, méritait de figurer parmi les mots prédicatifs, donc avec toutes les références. De même les 864 occurrences du pronom personnel de la première personne du singulier ont été données (3).

    e. les homographes sont distingués par un indice numérique; ils sont présentés dans l’ordre suivant: substantif, adjectif, adverbe, préposition, conjonction. Ainsi PRATIQUE 1 est le substantif, tandis que PRATIQUE 2 est l’adjectif; BIEN 1 est le substantif, BIEN 2 est l’adverbe, etc. Six homographes parmi les items fonctionnalisés, n’ont pas été désambiguïsés: en, le, ou, que, qui, un.

    Cinq emplois d’ÊTRE ont été distingués:

    ÊTRE 1: emploi nominal

    ÊTRE 2: emploi absolu

    ÊTRE 3: emploi locatif

    ÊTRE 4: auxiliaire

    ÊTRE 5: copule

    ÊTRE 4 et ÊTRE 5 figurent dans le glossaire.

    Pour SI, nous avons séparé l’emploi de SI, adverbe d’intensité, de celui de SI adverbe engagé dans une relation consécutive:

    SI 1: conjonction de subordination introduisant l’interrogation indirecte

    SI 2: adverbe d’intensité

    SI 3: conjonction introduisant l’hypothèse Les formes sous le lemme sont rangées dans l’ordre alphabétique (4).

    f. le texte indexé contient 22.688 formes regroupées en 1630 lemmes." (pp. IX-X)

    (1) Equipe associée à l’Equipe de recherches 56 du C.N.R.S. (Histoire des Sciences et des Techniques), directeur: M. le professeur René Taton.

    (2) Le lemme, créé par la nécessité de l’indexation, n’appartient pas au texte cartésien: notre solution s’impose donc et sur le plan pratique et sur le plan théorique.

    (3) L’Equipe Descartes peut fournir, sur demande, les références pour toutes les occurrences des mots du glossaire.

    (4) Les difficultés de la lemmatisation manuelle ont introduit quelques rares exceptions à ce principe.

  5. Marion, Jean-Luc, Massonie, J.-Ph., Monat, P., and Ucciani, L., eds. 1996. Index des Meditationes de prima Philosophia de R. Descartes. Besançon: Annales Littéraires de l'Université de Franche-Comté.

    Sommaire: J.-L. Marion: Préface IX-XIII; L. Ucciani: Avant-propos XV-XVII; Texte des Méditations 1-89; Index lemmatisé 91-211; Concordances partielles 213-252; J.-Ph. Massonie: Édition électronique 253-275.

    "Puisque Descartes pense qu'il faut faire un index, nous en avons fait un - celui des Meditationes. Ce n'est évidemment pas le premier. Sans remonter à Paraphrasis in Cartesii Meditationes de Clauberg (Duisbourg, 1657), ni au Lexicon rationale sive Thesaurus philosophicus de Chauvin (Rotterdam, 1692), on doit reconnaître un rôle de pionnier à E. Gilson, dont l' Index scolastico-cartésien parut au début du siècle (Alcan, Paris, 1913, nouvelle édition J. Vrin, 1979): encore manuel, donc sélectif, il offre pourtant la première esquisse d'une indexation par concepts de l'œuvre entière de Descartes, correspondance comprise; il remplit aujourd'hui encore, en sus des comparaisons qu'il voulait permettre avec les scolastiques, une fonction d'indexation purement cartésienne. Mais les premiers indices automatiques (sauf la lemmatisation, manuelle ou contrôlée manuellement) n'apparurent que récemment. D'abord J.-R. Armogathe et J.-L. Marion, Index des Regulae ad directionem ingenii de René Descartes, Lessico Intellettuale Europeo X, Corpus Cartesianum 1, Edizioni dell'Ateneo, Rome, 1976, XXII-163 p., élaboré avec la collaboration du LASLA (Prof. L. Delatte, Université de Liège) et du Prof. G. Crapulli (voir «Bulletin Cartésien VII», Archives de Philosophie, 1997/3, p. 15). Puis P.-A. Cahné, Index du Discours de la Méthode de René Descartes, Lessico Intellettuale Europeo XII, Corpus Cartesianum 2, Edizioni dell'Ateneo, Rome, 1977, X-90 p., qui avait bénéficié du programme d'indexation automatique élaboré par P. Lafon (Centre de lexicologie politique, E.N.S. Saint-Cloud, E.R.A. - C.N.R.S. 56, voir «Bulletin Cartésien VIII», Archives de Philosophie, 1979/4, p.26-27). Dans les deux cas, aucune concordance ni liste de co-occurrences n'accompagnait l'index (1).

    On doit à A. Robinet (CNRS/Université Libre de Bruxelles) d'avoir tenté à la fois de dépasser cette limitation et de s'appliquer aux Meditationes - ou plutôt, et c’est qui rendait encore insatisfaisant ce travail pourtant précieux, les Méditations Métaphysiques. En effet, il ne s’agissait dans «Cogito 75». René Descartes. Méditations Métaphysiques (Paris, J. Vrin, 1976) que de traiter la traduction du duc de Luynes, parue en 1647, voire sa révision par F. Alquié: malgré le sous-titre, le texte utilisé, à la lettre non cartésien, n'avait donc rien de «définitif» : il ne suivait d'ailleurs même pas la pagination d'AT IX-1 (nouvelle mise en page et numérotation continue des lignes par Méditation). Néanmoins, à condition de remonter au latin de 1641/2 par AT VII et d'y contrôler le français, ce lexique devenait très utile, augmenté qu'il était d'un choix d'une dizaine de concordances, de cooccurrences et de listes de fréquences. Le traitement du texte latin des Meditationes, entrepris dès 1978 par l'Équipe Descartes (essentiellement par J.-R. Armogathe) et par d'autres centres devait longtemps buter sur des difficultés diverses (de lemmatisation surtout). Il vient enfin d'aboutir avec la récente Concordance to Descartes' Meditationes de Prima Philosophia. Prepared by Katzuzo Murakami, Meguru Sasaki and Tetsuichi Nishimura. Preface by Takefumi Tokoro, qui vient de paraître chez Olms/Weidmann, Hildesheim, 19952. Seul l'usage montrera les mérites de ce magnifique outil de travail; on notera cependant ses deux options massives: il se borne au support papier, donc se ferme à l'exploration d'un hyper-texte, il privilégie fortement la concordance sur l'index. Deviendront-elles ses deux limites? La tentative de l'Université de Besançon se caractérise au contraire (comme l'indique L. Ucciani) par 1) le privilège accordé au lexique, exhaustif et lemmatisé, suivant à la fois la pagination et les lignes d'AT VII et une numérotation continue de ces mêmes lignes afin de faciliter le repérage; 2) des co-occurrences, en nombre limité, mais où l'on a privilégié des termes à forte technicité métaphysique; 3) le complément du support-papier par une disquette (consultable avec HyperCard sur Macintosh), ouvrant ainsi des possibilités d'interrogation beaucoup plus nombreuses et souples; 4) l’économie de moyens (donc de coût), qui devrait permettre à un public individuel (et non pas seulement institutionnel) d’utiliser cet outil d'accès privilégié au texte de Descartes. Nous espérons que ces caractéristiques permettront à cet index - qu'il fallait donc faire - de tenir son rôle, parmi ceux qui sont déjà disponibles et surtout ceux, plus nombreux, qui viendront très vite s’y adjoindre." (pp. IX-XI)

    (1) Des esquisses de résultats accompagnèrent ces publications: P. Costabel et P.-A. Cahné, «L'étude textuelle automatique appliquée aux œuvres de Descartes: état présent des travaux», «Bulletin Cartésien III», Archives de Philosophie, 1974/3, p. 453-8; J.-L. Marion, «A propos d'une sémantique de la méthode». Revue internationale de Philosophie, 103/5, 1975; P. Costabel et J.-R. Armogathe, «Premiers résultats de l’Équipe Descartes», I° Colloquio Internationale del Lessico Intellettuale Europeo. Atti a cura di Marta Fattori e Massimo Bianchi, Rome, 1976; Equipe Descartes, «Sémantèse d'ordre-ordo chez Descartes», II° Colloquio Internationale del Lessico Intellettuale Europeo. Atti a cura di Marta Fattori e Massimo Bianchi, Rome, 1979, p. 282 sq.

    (2) Un utile travail l'avait d'ailleurs préparée: T. Tokoro, Les textes des «Meditationes», Cuo U.P., Tokyo, 1994, qui collationne non seulement les éditions de 1641, 1642 et les corrections de Descartes (AT V, 36-37), mais celles d’AT 1904, d’AT 1973, de G. Rodis-Lewis 1945 et d'Alquié 1967.

  6. Robinet, André, ed. 1976. Cogito 75. René Descartes. Méditations métaphysiques. Paris: Vrin.

    Table des matières: André Robinet: Introduction I-VIII;

    Les Méditations métaphysiques par René Descartes 1;

    INDEX I: Index statistique 66; INDEX II: Index des occurrences 68; INDEX III: Index de fréquence décroissante des formes 115; INDEX IV: Index des coefficients de fréquence 117; INDEX V: Extraits des tables de concordance 121; INDEX VI: Tableaux de co-occurrences 133-140.

    "Après, MONADO 74, (*) voici une nouvelle opération informatique appliquée aux textes de philosophie: COGITO 75. Nos premiers balisages prenaient pour cible deux textes célèbres de Leibniz: les présents dépouillement concernent les Méditations métaphysiques de Descartes.

    Nous présentons plusieurs résultats portant sur l’examen lexicographique du texte français. Nous avons suivi pour ce faire l'édition classique qu’a fait paraître Monsieur Alquié, car elle reconstitue le français ancien en orthographe moderne. Cependant, nous avons maintenu les majuscules qui figurent dans la reproduction de l’original par Adam-Tannery (Soleil, Géométrie etc... ), ainsi que certaines locution qui ne nous paraissaient pas devoir être modernisées (pour ce que...; ou bien des imparfaits mis à la place des passés simples originaux). Cette traduction date de 1647; elle fut l’œuvre du duc de Luynes et reçut approbation et correction de la part de Descartes. La référence au texte latin de 1640 reste nécessaire si l’on approfondit les question soulevées dans ces deux écrits, dont les reliefs lexicographiques ne sont pas exactement les mêmes. La frappe de ce texte a été effectuée de manière à permettre la perforation ligne à ligne qui conduit nos index à diriger le consultant vers le repérage précis des termes recherchés." (pp. V-VI)

    (*) Anne Becco, Du simple selon G. W. Leibniz. Discours de métaphysique et Monadologie. Étude comparative critique des propriétés de la substance appuyée sur l'opération informatique "Monado 74", préface par Yvon Belaval, Paris: Vrin, 1975.

  7. Meschini, Franco Aurelio, ed. 1996. Indice dei «Principia Philosophiae» di René Descartes. Indici lemmatizzati, frequenze, distribuzione dei lemmi. Firenze: Olschki.

    Lessico Intellettuale Europeo, vol. 67.

    Indice: Introduzione XI; Lettere, sigle, simboli XIX; Index locorum et verborum del testo 1; Index locorum et verborum dei titoletti a margine 311; Index locorum et verborum dei marginalia 353; Distribuzione dei lemmi del testo 357; Distribuzione dei lemmi dei titoletti a margine 391; Lista di frequenza decrescente de lemmi del testo 405; Lista di frequenza decrescente dei lemmi dei titoletti a margine 429; Lista di frequenza in ordine alfabetico dei lemmi del testo 439; Lista di frequenza in ordine alfabetico dei lemmi dei titoletti margine 463.

  8. ———. 2001. "Concordances lemmatisées du texte français." In La recherche de la vérité par la lumière naturelle de René Descartes, édité par Lojacono, Ettore, 66-288. Milano: Franco Angeli.

    Textes établis par Erik Jan Bos; lemmatisation et concordances du texte français par Franco A. Meschini; index et concordances du texte latin et néerlandais par Francesco Saita.

    "Le texte français lemmatisé est celui qu’Erik-Jan Bos a établi pour le présent volume. Cette édition a été la première à prendre en considération, dans la phase de recensio, la traduction néerlandaise (Amsterdam, 1684). Elle constitue un précieux instrument pour le spécialiste de Descartes, en tant qu’elle présente en plusieurs endroits une lecture nouvelle par rapport au texte édité par Charles Adam en 1906 (2)."

    (...)

    "Le présent travail est publié vingt-quatre ans après l’index du Discours de la méthode dans la collection Corpus cartesianum du Lessico Intellettuale Europeo (3); ayant parfois pris des options différentes, nous devons au lecteur quelques explications. Pour être, nous avons distingué seulement trois lemmes (verbe-copule, verbe auxiliaire et substantif). Nous n’avons pas retenu comme lemmes ni les locutions conjonctives ni les locutions prépositives, mais nous les avons décomposées par éléments. À la différence des travaux du Corpus cartesianum qui se limitent à un index verborum lemmatisé, nous présentons ici les concordances lemmatisées.

    Pour le reste, nous avons suivi les mêmes critères que ceux établis dans les volumes de J.R. Armogathe et J.L. Marion (pour les Regulae), P.A. Cahné (pour le Discours) et moi-même (pour les Principia) dans la même collection (4) l’entrée du lemme (ou lexème, qui est une abstraction par rapport au texte) a été prise dans un dictionnaire de référence, le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert (5), les formes étant celles du texte de Descartes (6). Nous donnons la totalité des occurrences pour chaque lemme, ainsi que les formes suivies de leur quantité (nombre d’occurrences) et de leur adresse (page et ligne)."

    (...)

    "Le texte indexé contient 4943 occurrences, le total des formes est de 1269, réparti entre 796 lemmes."

    (...)

    "L’intérêt lexical de la Recherche est multiple: à commencer par la métaphore du gué pour désigner la méthode, inconnue - me semble-t-il -du reste du corpus, qui peut être une réminiscence de Montaigne (11) et fait penser, plus directement, au vadum des Septimae objectiones et responsiones, expression comme «la consummation (sic!) des siècles», expression inusité dans le discours cartésien, qui semble provenir d’un emprunt ou d’une influence, et qui peut fournir un indice de lecture ou de citation, utile éventuellement pour aider à la datation. Autre hapax cartésien, enfin, personne neutre, qui rappelle le fréquent emploi de neuter chez le P. Bourdin. Dans le même contexte des Objectiones septimae, rappelons, dans la partie de notre texte traduit du français en latin, le mot battologia.

    A un lecteur attentif, le lexique de la Recherche donne l’impression d’avoir intégré des matériaux pour ainsi dire étrangers ou hétérogènes. Cela ne doit pas sembler étrange: nous retrouvons le même phénomène dans les Responsiones, dont le genre littéraire appelle la contagion avec des termes utilisés par les objecteurs, ou bien encore les Météores, où la présence d’ hapax cartésiens signale les emprunts opérés par Descartes.

    La clé de la Recherche, et la vexata quaestio de sa datation, semblent devoir être cherchées en dehors de Descartes, mais non pas, comme l’ont proposé d’illustres interprètes, dans les circonstances ou rencontres biographiques de Descartes, mais peut-être dans les pages de ses interlocuteurs."

    (2) Dans cette note je ne prends en considération que le texte français, mais la collatio du texte latin et du texte néerlandais a donné des résultats tout aussi intéressants pour la partie parvenue uniquement dans la traduction, pour lesquels cfr. les notes de Bos en bas du texte latin, son introduction dans le présent volume et son article (La première publication de La Recherche de la Vérité en 1684), publié dans «Nouvelles de la République des Lettres », 1999, 1, pp. 13-26. Sur un point où je m’écarte de l’interprétation de Bos cfr. Postilla cartesiana. Note di lessicologia e filologia cartesiana, dans «Physis», 2000 (1), pp. 151-165: 160-163.

    (3) P.A. Cahné, Index du Discours de la Methode de René Descartes, (Lessico Intellettuale Europeo, 12), Roma, Edizioni dell'Ateneo, 1977.

    (4) Cfr. F.A. Meschini, Indice dei Principia Philosophiae di René Descartes, (Lessico Intellettuale Europeo, 67), Firenze, Olschki, 1996.

    (5) P. Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Le Robert, 19852.

    (6) Cfr. S. Govaerts, J. Denooz, La codification d’un texte latin sur cartes mécanographiques IBMI, in «Revue de l’organisation internationale pour l’étude des langues anciennes par ordinateur», 1974, p. 7 et J.R. Armogathe, J.L. Marion, Index des Regulae ad directionem ingenii de René Descartes, (Lessico Intellettuale Europeo, 10), Roma, Edizioni dell’Ateneo, 1976, p. XI.

    (11) Montaigne, Essais, I, 50. Je suis débiteur à E. Lojacono de cette indication.

Resources bibliographiques

  1. "Bulletin cartésien." 1972. Archives de Philosophie.

    Fondé en 1972 par l'équipe Descartes dirigée par Pierre Costable, est publié dans la revue Archives de Philosophie chaque année et vise à dresser une liste de tous les et articles sur Descartes offrant une recension plus ou moins détaillée selon l'importance du texte enregistré.

    "Pour la période 1800-1960, les chercheurs disposent de la Bibliographia Cartesiana de Gregor Sebba (Nijhoff: La Haye 1964). Ce Bulletin annuel va tenter de remédier à l'absence de bibliographie courante des études sur Descartes. Nous ne pouvons envisager pour l'instant de répertorier systématiquement tous les philosophes « cartésiens»: notre but essentiel étant de rendre service, notre méthode sera plus souple que rigoureuse en dehors des études sur Descartes lui-même. Nous avons renoncé à couvrir la décennie 1960-1969, sans perdre pour autant l'espoir de publier une bibliographie de cette période, avec la collaboration de Gregor Sebba et Wolfgang Rod.

    A quelques exceptions près, nous n'avons retenu ici que des études et des textes publiés en 1970; nous avons suivi dans la présentation un ordre thématique, l'ordre alphabétique étant rétabli dans la Table publiée au 4e cahier des Archives." (Archives de Philosophie 35, 1972, 263)

  2. Guibert, Albert-Jean. 1976. Bibliographie des œuvres de René Descartes au XVIIe siècle. Paris: Éditions du CNRS.

    Table des matières: Introduction 9; 1637. Discours de la Méthode 11; 1637. Géométrie 23; 1641. Les Méditations Métaphysiques 39; 1643. Lettres de Mr. Descartes 11; 1644. Specimina Philosophiae 101; 1644. Principes de la Philosophie 115; 1648. Notae in programma 143; 1649. Les Passions de l’âme 147; 1649. La Naissance de la Paix 175; 1650. Abrégé de la Musique 179; 1656. Magni Cartesii manes 189; 1662. L’Homme 193; 1664. Le Monde 209; 1668. La Mécanique 215; 1701. Opuscula posthuma 219; 1861. Mathematica de solidorum elementis 223. Recueils collectifs factices. (Opera Philosophica) 227.

    "Une Bibliographie est une création continue. A peine l’ouvrage est-il publié qu’apparaissent miraculeusement ici et là des éditions jusqu’alors inconnues que leurs propriétaires signalent à l’attention de l’auteur.

    Ces éditions, enfouies dans les bibliothèques privées, peuvent ne jamais voir le jour. Mais, si par suite de circonstances familiales malheureuses, une vente publique vient disperser tout ou partie de ces livres, pourtant jalousement conservés depuis plusieurs générations, on voit alors surgir des éditions du plus haut intérêt.

    Il en est de même lorsque, par bonheur, le possesseur est un bibliophile ou un collectionneur lettré. Il se fait alors un devoir de les signaler et souvent même de les communiquer.

    C’est exactement ce qui s’est passé pour les Bibliographies de J.B.P. Molière et de Jean Racine. Il en résulte qu’un travail de ce genre n’est presque jamais complet lorsqu’il est publié pour la première fois.

    La Bibliographie de Descartes que nous proposons n’échappe pas à la règle. Néanmoins, nous nous sommes efforcé, avec les matériaux que nous possédons ou que nous avons pu consulter, de rassembler en un tout cohérent tous les travaux de Descartes publiés au XVIIe siècle.

    (...)

    Or, notre ambition, bien que limitée aux publiés au XVIIe siècle, était de créer un ensemble ordonné et le plus complet possible de toutes les éditions tant françaises que latines éditées à cette époque.

    Nous nous sommes gardé de céder à la tentation d’empiéter sur le domaine littéraire, scientifique ou philosophique, ce qui n’est pas le rôle d’un bibliographe. Ce domaine immense de synthèse et d’analyse a été admirablement étudié par Messieurs Adam et Tannery dans leur édition monumentale de 1910 rééditée tout récemment par les soins du C.N.R.S. et par d’éminents philosophes. Il ne nous appartenait pas d’y revenir sinon de nous y reporter pour certaines particularités.

    La Bibliographie que nous proposons est en réalité la première des Œuvres de Descartes. Elle s’arrête au début du XVIIIe siècle car nous estimons que les publications ultérieures, dont nous ne méconnaissons pas l’importance et l’efficacité, ne présentent pas aux yeux du bibliophile ou de l’homme de sciences ou de lettres le même intérêt que celles éditées du vivant de l’auteur ou de ses contemporains.

    Nous voulons donc croire et espérer que ce travail suscitera d’heureuses vocations et incitera les possesseurs d’éditions inconnues à nous révéler leur existence et à enrichir ainsi notre patrimoine bibliographique." (Introduction, pp. 9-10).

  3. Armogathe, Jean-Robert, and Carraud, Vincent. 2003. Bibliographie cartésienne (1960-1996). Lecce: Conte Editore.

    Avec la collaboration de Michaël Devaux et Massimiliano Savini.

    "Le présent ouvrage a pour objet de continuer la présentation bibliographique raisonnée des travaux sur Descartes entreprise par Gregor Sebba pour la période antérieure à 1960 (Bibliographia cartesiana, La Haye, 1964). Livres et articles ont été répertoriés et indexés par des mots clés permettant des enquêtes bibliographiques précises.

    (...)

    La Bibliographie cartésienne est divisée en trois sections: Opera, Thesaurus et Corpus.

    La première section: Opera

    Un souci d’utilité pour l’usager a conduit à retirer du Corpus, pour les présenter à part, les écrits de Descartes (éditions et traductions), qui constituent la première section (Opera). Nous avons éliminé de cette section les publications à usage scolaire et les morceaux choisis. Pour les traductions, nous avons essayé de présenter une sélection d’, ne retenant que ceux qui sont tenus pour “classiques” dans les différentes langues. Par commodité, enfin, nous avons joint à cette section Opera quelques instruments bibliographiques et lexicologiques (qui ne figurent donc pas dans le Corpus). Un Index particulier renvoie aux œuvres publiées ou traduites dans cette section.

    La seconde section: Thesaurus

    Une bibliographie de grande taille peut se révéler totalement inutilisable si des indications sur l’importance relative des items ne sont pas données au lecteur candide. Au fil des quatre mille références, nous avons retenu celles qui nous ont semblé devoir faire l’objet d’une mention particulière. Il ne s’agit pas d’un palmarès; le choix du Thesaurus réunit 323 items qu’il nous a semblé utile de signaler. Un critère décisif fut la réception et l’influence des ou articles dans la communauté scientifique. Ces items se trouvent donc mentionnés à deux reprises: dans le Thesaurus, d’une part, mais aussi, à leur place alphabétique dans le Corpus. C’est cependant dans le Corpus seul que l’on trouvera, en outre, les discussions auxquelles les items retenus dans le Thesaurus ont donné lieu, ainsi que leurs traductions.

    Les items retenus dans cette section ont fait l’objet d’un dépouillement plus poussé, avec l’établissement d’un plus grand nombre de mots clefs pour chaque titre analysé. Leur numéro est celui de leur ordre dans le Corpus, il est imprimé en chiffres gras dans l’index des mots clés, permettant ainsi de retrouver, pour une recherche rapide, les principales références.

    La troisième section: Corpus

    Cette section réunit par ordre alphabétique (d’auteurs et de titres pour les collectifs) plus de quatre mille items, et articles, complétant la Bibliographia cartesiana de Gregor Sebba jusqu’à l’année 1996 incluse, la date du quatrième centenaire de la naissance de Descartes représentant un terminus ad quem symbolique et bibliographique pertinent. L’année 1996 semble être une date charnière (3): le nombre annuel de publications est resté extrêmement élevé dans les années suivantes.

    (3) Une idée de l’importance numérique des publications qui ont suivi l’année 1996 peut être tirée de l’inventaire établi par Michaël Devaux, “Le quatrième centenaire de la naissance de Descartes: présentation des colloques et des communications”, Bulletin cartésien XXVI, Archives de philosophie, 1998, 1, pp. 1-25.